Les voitures d’occasion ont toujours été un secteur important de l’automobile en France, mais la crise sanitaire et la pénurie de composants ont bouleversé les habitudes des consommateurs et des professionnels. Quel a été l’impact de ces événements sur le marché de l’occasion ? Quelles sont les tendances actuelles et les perspectives pour 2023 ?
Un marché résilient face à la crise
Malgré les confinements, les restrictions de déplacement et la baisse du pouvoir d’achat, le marché des voitures d’occasion a fait preuve d’une belle résistance en 2020. Selon les chiffres de l’Argus, il a enregistré un léger repli de 3,5 %, à 5,589 millions d’unités, contre 5,79 millions en 2019, qui avait établi un record. Il s’est même immatriculé davantage d’occasions en 2020 qu’en 2015, 2014, 2013 ou 2012.
Plusieurs facteurs expliquent cette performance. D’une part, la prime à la conversion, qui a permis à de nombreux ménages de se débarrasser de leur vieille voiture polluante pour acheter une occasion plus récente et plus propre. D’autre part, le basculement des achats vers l’occasion, face aux incertitudes sur la motorisation à privilégier au moment de faire un investissement conséquent sur le neuf. Enfin, les nouveaux besoins de mobilité liés à la crise sanitaire, qui ont incité certains à se tourner vers la voiture individuelle plutôt que les transports en commun.
Une pénurie qui fait grimper les prix
Si le marché de l’occasion a bien résisté en 2020, il a subi un coup d’arrêt en 2021, à cause de la pénurie mondiale de composants électroniques qui affecte le secteur automobile. Cette pénurie a entraîné des retards de production et de livraison des voitures neuves, ce qui a réduit l’offre de voitures d’occasion disponibles sur le marché. Selon l’Automobile Magazine, il s’est vendu 14,3 % de voitures d’occasion en moins entre janvier et septembre 2021 qu’en 2020.
La conséquence directe de cette baisse de l’offre est une hausse des prix. Selon Autoscout24, le prix moyen des annonces de voitures d’occasion sur sa plateforme est passé de 25 000 € en mai 2021 à 29 000 € en septembre 2021. Cette inflation touche surtout les voitures récentes, qui sont plus recherchées que les voitures âgées. Les marques premium sont également plus affectées que les marques généralistes.
Quelles perspectives pour 2023 ?
La pénurie de composants n’est pas près de se résorber. Selon les dirigeants des grands groupes automobiles, elle pourrait durer jusqu’à fin 2023. Cela signifie que le marché du neuf restera sous tension et que le marché de l’occasion continuera à souffrir d’un manque de stocks. Les prix devraient donc rester élevés, ce qui pourrait freiner la demande.
Toutefois, il existe aussi des facteurs positifs pour le marché de l’occasion. La reprise économique attendue en 2023 devrait soutenir le pouvoir d’achat des ménages et leur confiance dans l’avenir. La transition écologique devrait également favoriser le renouvellement du parc automobile français, qui est l’un des plus vieux d’Europe. Enfin, les nouvelles formes de mobilité, comme l’autopartage ou la location longue durée, devraient dynamiser le marché de l’occasion.